Haïti : lettre d’un enfant au Père Noël

22 décembre 2014

Haïti : lettre d’un enfant au Père Noël

credit: artsdelarue.com
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Cher Père Noël

Je vous remercie pour les cadeaux de l’an passé. Cette année encore, j’attends impatiemment votre arrivée. Je priais pour que le mois de décembre soit vite arrivé. Pour moi, c’est le mois le plus cool et le plus sympa des mois de l’année. En passant, je tiens à vous dire que j’ai grandi et je ne suis plus la petite fille dans les années précédentes. En chaque période de noël, j’ai reçu beaucoup de jouets comme j’ai toujours souhaité. A remarquer, mes parents peuvent acheter tous les jouets dont j’en ai besoin. En effet, mes vœux seraient différents. Et j’ai confiance que vous allez exaucer tous mes vœux, parce que j’ai été très sage.

Mes vœux au père Noël

Je voudrais que l’amour et la paix règnent dans mon pays

Dans mon pays, ça va mal. C’est l’instabilité politique. Des hommes s’acharnent contre le pouvoir en place. L’amour du pouvoir leur rend aveugle et impitoyable. En ce sens, les gens gagnent les rues pour manifester et réclament un nouveau président. Sur leur passage, les manifestants causent bien de dégâts. Lançant des pierres, armés de bâtons, ils sont très en colère. Nombreux sont ceux qui sont déjà passés par la mort, ceux qui sont en prison et d’autres à l’hôpital. N’était-ce pas l’intervention des agents de sécurité ou de la police ce serait le désastre. Cependant, certains les critiquent pour leur intervention et les instruments utilisés pour calmer les manifestants. En effet, l’air est pollué par des gaz lacrymogènes. On entend des coups de fusils. Je ne souhaiterais pas une guerre civile dans mon pays. Je voudrais un environnement sain. Je voudrais faire mes études dans la paix. Pourquoi tant de luttes dans mon pays ? Faites que nous marchons d’un même pas, dans l’harmonie et dans la paix. Mettez en nous l’esprit de patriotisme. Comme dit notre devise : l’Union fait la force.

Je voudrais que tous les enfants aient le même droit

Père noël, j’ai le cœur vivement touché pour les enfants délaissés. Chaque matin, quand je vais à l’école, j’ai vu des enfants dans la rue qui ne vont pas à l’école. Ils n’ont pas d’abri, pas de parents et sont mal vêtus. Ils dorment à même le sol : dans les parkings, dans les rues, sur les places publiques, sur les trottoirs… Ce sont eux qui lavent et essuient les voitures. Ils sont dans la mendicité et ils ont très faim. En outre, ils sont des esclaves domestiques. J’ai vu des enfants qui ont des bébés. Pourquoi tous les enfants n’ont-ils pas les mêmes opportunités dans la vie ? N’ont-ils pas le droit à la vie, à l’éducation, à la santé et au logement ? Je voudrais que vous pensiez à eux. Ils ont vraiment besoin de vous.

Je voudrais l’insertion sociale dans mon pays

A l’ère de la technologie et de la pot-modernisation, pourquoi on considère les personnes handicapées comme des demi-personnes ? Elles sont discriminées ou stigmatisées. On utilise des mots comme : kokobe, bébé chóchót, egare… pour les diminuer. Aussi, il faut penser à ceux qui sont malades, et dont leur maladie constitue une exclusion sociale. Il y a aussi trop de jeunes sans emploi. Ceux et celles qui sont en prison, soit à cause de leur opinion ou d’une fausse accusation. Ils n’ont même pas la chance de se présenter devant un juge.

En outre, nos citoyens sont humiliés dans les pays étrangers. Ils sont des éternels immigrants qui triment leur vie ailleurs. Par exemple, ceux et celles qui ne sont pas les bienvenues terre dominicaine. Pourtant, ils ont peur de retourner dans leur pays natal. Ce dernier est jugé manquer d’infrastructure et d’un avenir assurant. Cependant, pour sauver ce pays, nous avons besoin de tous les cadres ici et ailleurs. C’est l’affaire de tous. Tout le monde doit-être impliqué pour rehausser l’éclat de cette patrie.

A quand une politique agraire dans mon pays. La situation est alarmante. Les paysans ou les cultivateurs ne cultivent presque plus. C’est l’exode rural. Ils sont venus s’installer à port-au prince, surtout dans les zones métropolitaines. Par conséquent, nous n’exportons presque plus de produits à l’étranger. Et, nous importons de plus en plus. Ce qui est triste, on dit toujours qu’Haïti est un pays essentiellement agricole. A quand un développement durable dans mon pays ?

Ce sont mes principaux vœux pour mon pays. Mes attentes sont nombreuses, j’espère voir mon pays emprunter la voix du changement. Une société intègre et équitable. Recevez cher Père Noël, l’expression de mes sentiments les plus distingués.

Kokobe, bèbè chóchót, egare :Termes courants et stigmatisant de la langue créole identifiant les handicapés

 

 

 

 

 

 

 

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