La bravoure d’une femme haïtienne

4 mars 2015

La bravoure d’une femme haïtienne

credit:eliane.lemetayer.overblog.com
credit:eliane.lemetayer.overblog.com

Elle s’appelle Jeanne, originaire de Marigot. Sa mère était une rude combattante. Elle travaillait très dur pour prendre soin de ses enfants. Jeanne, dès le sein maternel, a connu le goût amer de la vie. Sa mère quand elle était enceinte, portait de gros paniers sur sa tête pendant des heures de marche pour aller au marché. Elle travaillait la terre beaucoup plus qu’un brave homme. Elle était femme au foyer, faisait tout : la lessive, la vaisselle, la cuisine… Son mari était toujours absent. Malgré tout, elle s’occupait de lui.

Jeanne est venue au monde, dans un beau paysage. Elle n’a pas eu la chance d’aller à l’école, mais s’applique bien à l’école de la vie. A l’âge de 6 ans, elle accompagnait sa mère et les autres commerçantes au marché. Elle a appris à cultiver la terre et faire les travaux domestiques afin de devenir une femme parfaite. A 16 ans, sa mère l’a confiée à une famille de la capitale, pour une meilleure instruction et pour pouvoir espérer un meilleur avenir. Avant son départ, elle lui a rappelé qu’elle devait travailler pour gagner sa vie. « Pòtoprens pa bay piyay pitit mwen. »

Arrivée à Port-au-Prince, elle découvrait une ville qui lui paraissait étrange. Elle se sentait mal à l’aise à cause de tous les bruits des voitures, des musiques partout dans la rue : une vraie cacophonie musicale. Elle n’avait pas l’habitude de voir autant de personnes et autant de maisons. La famille qui l’attendait était une famille de grands commerçants. Elle était au service de toute la maison, disait toujours oui. Elle travaillait plus dur que jamais.

A 20 ans, elle est tombée enceinte d’un apprenti maçon. Une situation qui va augmenter sa douleur. On l’a mise à la porte. Son seul recours : trouver refuge auprès du père de son enfant.

Jeanne part pour de nouvelles aventures

Elle deviendrait la concubine de ce dernier. En 10 ans, ils ont eu 6 enfants. Jeanne connaissait des momentsie. Certaines fois, elle reprochait à ses parents de n’avoir pas pris son éducation au sérieux. Grâce à l’éducation, elle aurait pu avoir une meilleure vie.

Grâce au commerce et avec  l’aide de son mari, elle traçait une nouvelle voie pour ses enfants. Elle consacrait toute sa vie pour leur venir en aide. Pas question que ses enfants n’aillent pas à l’école. Avant l’aube, elle prenait le chemin pour aller au marché. Sous la chaleur ardente du soleil, comme sous la pluie elle ne renonçait pas à ses travaux quotidiens. Vents, tempêtes et cyclones, elle n’abandonnera jamais. Des fois, elle passait des jours sans pouvoir vendre ses marchandises. Elle touchait à tout. Comme on dit chez nous : Il n’y a pas de sot métier.

Quand les vagues de la vie voulaient lui emporter, elle songeait à sa mère. Sa mère qui était un bras de fer, qui a beaucoup travaillé pour prendre soin d’elle. Elle tenait bon. Le sang de sa mère coulait dans ses veines. Quand elle voyait ses enfants, elle se sentait comblée de joie et de bonheur. Elle souriait. Elle vivait à travers ses enfants. Quand ses enfants couraient partout dans la maison, ça lui donnait de la vigueur. Quand ils souriaient, elle souriait aussi. Ses enfants représentaient sa fierté, sa dignité, son courage, son bonheur…

Jeanne espère des jours heureux

Jeanne est si fière de ses enfants. Un jour, elle récoltera le fruit de ses privations. Elle racontera ses jours malheureux et son courage d’avoir toujours gardé espoir. Elle sait un jour que sa vie de misère va disparaître à jamais et que ses enfants seront toujours là pour elle.

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Commentaires

KUPOU Yves Olivier (TAA N'KUI)
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Brave femme Haïtienne, Brave femme Africaine, Brave femme du Monde, mère de l'humanité!!!! nous ne vous remercierons jamais assez.
Bonne fête de la femme

Zacharie Saint Victor
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Femme, mère de l’humanité. C'est vrai, nous n'avons pas les mots justes pour les remercier.