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01. août
2015
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Port-au-Prince! Que t’arrive-t-il?

Au cœur de Port-au-Prince, je promenais. A chaque rue, je me souvenais de ce qu’elle était avant 12 janvier 2010. Ma ville a changé.

L’inspiration peine à me venir face à cette configuration de ma ville présentant tant de contrastes. Des réalités si différentes les unes des autres sévissent dans la ville qui me tient à cœur, la ville qui est présente dans les tréfonds de mon cœur. Ces contrastes me laissent sans inspiration mais cela n’efface pas ma ville de mon cœur. Port-au-Prince, ma ville adorée.

Ce jour même, en feuilletant un ouvrage de Frankétienne: Anthologie Secrète, je suis tombé sur ce fragment de texte. Ce texte traduit mon inspiration face à la réalité de ma ville.

« Que pourrais-je écrire l’on ne sache déjà ?
Que devrais-je dire que l’on n’ait déjà entendu ?
J’écoute ma voix baroque dans le miroir de litanies sauvages
(…)
Je m’envertige à contempler ma ville debout
hors des vestiges de l’ombre entre pierre et poussière
entre l’or invisible et la boue
des ténèbres
entre ordures et lumière
je nage inépuisable je suis de Port-au-Prince (…)
Je conjugue mes cauchemars et je module mon insomnie à ma façon.
Ma ville en moi. Au fond de moi. Dans ma tête.
Et dans mes tripes. »

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01. juin
2015
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Comment reconnaît-on une mère?

Une question difficile, qui se posait déjà dans la Bible, avec la fameuse légende du roi Salomon.

Cette question me fait penser au roi Salomon. Au cours de son règne, il a fait face à une telle situation. Deux femmes le mettaient face à un grand dilemme. Il était dans l’obligation de faire un juste jugement lorsque les deux prostituées, qui vivaient sous le même toit, se présentèrent devant lui.

L’une des femmes dit : « Pardon mon Seigneur, moi et cette femme demeurions dans la même maison et j’ai accouché prés d’elle. Trois jours après, cette femme a aussi accouchée Nous habitions ensemble, aucun étranger n’était avec nous dans la maison, il n’ y avait que nous deux. Le fils de cette femme est mort pendant la nuit, parce qu’elle s’était couchée sur lui. Elle s’est levée au milieu de la nuit, elle a pris mon fils à mes côtés tandis que ta servante dormait, et elle l’a couché dans son sein; et son fils qui était mort, elle l’a couché dans mon sein. Le matin, je me suis levée pour allaiter mon fils; et voici, il était mort. Je l’ai regardé attentivement le matin; et voici, ce n’était pas mon fils que j’avais enfanté. »

L’autre dit : « Au contraire ! C’est mon fils qui est vivant, et c’est ton fils qui est mort« . Mais la première répliqua : « Nullement! C’est ton fils qui est mort, et c’est mon fils qui est vivant« .

Après les avoir écoutées, Salomon demanda de lui apporter une épée et dit : « Coupez en deux l’enfant qui vit, et donnez-en la moitié à l’une et la moitié à l’autre« .

La première femme sentit ses entrailles se mouvoir pour son fils et elle dit au roi : « Ah ! Mon seigneur, donnez-lui l’enfant qui vit, et ne le faites point mourir« . Mais l’autre dit : « Il ne sera ni à moi ni à toi; coupez-le ! »

Sur ce, Salomon répondit : « Donnez à la première l’enfant qui vit, et ne le faites point mourir. C’est elle qui est sa mère« . ( Réf. Bible Louis Segond, 1910, 1 Rois 3 v. 16-27)

Certaines caractéristiques d’une mère

A mon avis , Salomon a fait un bon jugement parce qu’il a mis en évidence les caractéristiques d’ une mère. Toute mère se caractérise par son don de procréation ou de vie, son amour, sa sensibilité, sa patience, ses sacrifices…

L’homme détient le don de la procréation et c’est ça qui assure l’existence de notre espèce. La femme est mère de toute l’humanité. Elle est synonyme de vie. Le mystère de la procréation échappe à la compréhension de l’humain. Ça me fait penser aux enfants dont la date de naissance est celle de la mort de leur mère. Parce qu’elle avait préféré d’accepter sa propre mort pour que l’enfant vive.

L’amour d’une mère est incommensurable, pure et inconditionnel. Sa sensibilité lui permet d’interpréter chaque cri de son enfant. A travers un cri, elle sait s’il a faim ou s’il a soif… Ses entrailles frémissent au moment du danger. Elle ressent nos douleurs, nos tristesses parce que nous connectons avec elle. L’affection d’une mère est primordiale.

Sa patience n’a pas de limite. Depuis notre étape embryonnaire jusqu’à notre naissance elle supporte . Elle nous protège malgré tout. Quand nous grandissons, elle est toujours à notre chevet. Chaque étape engendre de nouvelles perspectives. C’est un compagnon fidèle.

Nombreux sont les sacrifices consentis par une mère pour son enfant. Elle n’a pas peur de braver les dangers. Chaque mère marque chaque enfant à sa façon propre. Elle intervient dans les moments opportuns pour subvenir à nos besoins. Elle connaît nos faiblesses, nos points forts et nos capacités.

Tous les mamans du monde sont un univers de symbole. Ce sont des patrimoines humains. Comment les remercier ? Quel mot pouvant interpréter nos ressentis et nos purs sentiments envers eux ?

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25. mai
2015
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Des héros au quotidien

Des-héros-au-quotidien

Quand j’étais en classe primaire, je connaissais tous les héros de l’ indépendance à travers l’histoire d’Haïti. Dessalines, Pétion, Christophe pour ne citer que ceux-là sont des hommes qui ont marqué l’histoire du monde. Ils ont su combattre la plus grande armée de l’époque et l’impérialisme. Ce sont des hommes célèbres. Mes héros étaient seulement des hommes célèbres et des hommes d’histoire.

Maintenant, je vois les choses autrement. Je considère comme héros tous ceux et toutes celles qui se livrent au combat de la vie. La vie est une lutte perpétuelle. Nous tous faisons face à des défis, des problèmes… Il n’ existe pas de vie sans la peur, l’angoisse, la frustration, le stress et la dépression. Nous avons tous un manque. Nous avons besoin d’amour, de l’argent, de la connaissance, du travail… C’est la guerre pour la survie. Je me rappelle mon billet de l’an passé, titré : « Ceux qui vivent sont ceux qui luttent» .

Je me mets dans la peau des hommes qui sont guidés par l’instinct de vie. Je deviens congruent ou empathique pour faire un zoom sur quelques situations de vie. En outre, je suis un éternel observateur.

Qui sont mes héros ?

Ce sont des hommes et des femmes qui triment pour subvenir aux besoins de leurs enfants et de leur entourage. Ils sont ceux qui accordent l’importance à la famille. Ils sont des hommes au foyer, au travail, au marché… Par exemple des cireurs de chaussures, des commerçantes, des femmes ménagères, des contractuels, des marchandes ambulantes… Pour eux, il n y a pas de sot métier. Ils mènent une vie modeste. En dépit de l’inflation, des tensions dans ce monde ils ne renoncent pas.

Je connaissais une mère de 11 enfants. C’était une commerçante. Elle et son mari travaillaient très dur pour élever leurs enfants. Dès l’aube, elle prenait son panier pour aller au marché. Elle ne se sentait jamais lasse. Même quand elle était malade, elle ne voulait pas rester à la maison. Parce qu’elle savait que ses enfants devaient aller à l’école et à l’université. En plus, il fallait les nourrir. Certaines fois, elle ne vendait rien. Ses marchandises étaient brûlées et volées au marché. Elle avait le courage de se tenir debout. Au milieu de ses enfants, elle retrouvait la joie et un soulagement. En qualité de mère sensible, elle supportait même les autres familles qui ne pouvaient subvenir aux besoins de leur famille. Elle disait toujours : « Il faut toujours faire le bien avec les enfants ».

Ce sont des enfants qui se sont livrés à eux-mêmes. Ils sont devenus des enfants adultes. Ils mendient dans les rues. Ils vivent au jour le jour. Certains vendent des sucreries, de l’eau, des légumes pour payer leurs frais de scolarité. Quand vous les entendez, ils ont de grands rêves : devenir médecin, avocat, ingénieur…

Ce sont des étudiants qui sont motivés par la recherche. Ils sont fauchés. Ils n’ont pas les moyens nécessaires. La plupart du temps, ils n’ont de logement. Ils crèvent de faim. Ils sont ignorés par certains. Ils persévèrent, même s’ils constatent que le favoritisme est le meilleur moyen d’obtenir un emploi. Et, leurs compétences ne sont pas toujours prises au sérieux. Mais ils croient que leurs études peuvent tout changer. Ils veulent devenir des gens utiles dans la société.

Ce sont ceux qui ont une croyance, une idéologie et un but. Ils restent eux-mêmes en dépit des tendances et des attraits de ce monde. Ils ne vendent pas leur conscience, leur dignité et leur réputation. Même s’ils sont tentés par les attraits de ce monde, la corruption et la domination, ils ne soumettent pas. Ils changent leur entourage. Ils sont l’icône de la paix. Pourtant, ils ne tiennent jamais un micro. Ils n’ ont jamais physiquement assisté à un sommet, à un colloque mondial. Il n’ y a pas de place pour eux dans un éditorial, dans les journaux et dans les médias.

Tous ces gens et bien d’autres encore m’ont inspiré dans la vie. Ils touchent mon côté humanisme. Dans les moments difficiles, j’entends leurs voix qui me disent : espoir, persévérance, courage, joie, bonheur, ténacité… Ce billet est dédié à tous les héros et héroïnes dans l’ombre qui mènent le combat de la vie. Et, ceux et celles qui veulent devenir un héros ou une héroïne.

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12. mai
2015
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Mondoblog-Abidjan : je m’en souviens

 

crédit: mondoblog
Crédit: mondoblog

Jeudi 1er mai 2014, je laissai Haïti pour aller en Côte d’Ivoire. Déjà, à l’aéroport de Toussaint Louverture, j’ ai rencontré : Billy James Raymond, Osman Jérôme et Nelson Deshommes. La convivialité, la joie et l’enthousiasme étaient au rendez-vous. Très vite nous sommes devenus de très vieux copains, comme ceux de la vieille enfance. Nous avons fait tout le parcours ensemble : Haïti, Guadeloupe, France et Côte d’Ivoire. Arrivés en France, plus précisément à l’aéroport d’Orly, dans l’avion nous avons rencontré Marine et le staff de Mondoblog, à savoir Ziad, Manon, Simon et Raphaëlle. Quelle merveilleuse surprise! Le trajet était long et nous étions impatients de rencontrer les autres blogueurs. Vendredi 2 mai 2014, dans la soirée, nous sommes arrivés à Abidjan à l’hôtel Tereso. Quelle sensation de rencontrer tous ces amis en chair et en os.

Une famille réunie

Mondoblog-Abidjan-je-m-en-souviens
Crédit : Mondoblog

Du 02 au 12 mai, nous étions tous réunis à l’hôtel Tereso de Grand Bassam. Plus de 60 blogueurs, venant presque de tous les continents. Ensemble nous avons suivi des formations portées sur la culture et les pratiques journalistiques. Grand Bassam nous fascinait par ses beaux paysages, ses produits artisanaux, sa culture, sa gastronomie diversifiée et son folklore. Les gens étaient très hospitaliers. Ils effectuaient des pas de danse. Nous avons découvert certains rythmes de la musique ivoirienne. Le bruit des vagues, la beauté de ce paysage, l’hospitalité des gens, la musique ivoirienne, tout cela convergait pour nous mettre dans un bain agréable.

Entre nous blogueurs se dégageaient la convivialité, l’enthousiasme, le charme… Nous avons tissé la toile de l’amitié. Chacun éprouve le plaisir de partager avec l’autre selon sa culture, ses expériences et suivant certaines réalités de son pays. Que c’est beau! C’est enrichissant d’être en compagnie de tous ces gens qui venaient des horizons divers. Être avec eux tous, c’est découvrir le monde en partie. Parce que chaque personne porte en elle son pays, sa culture… Je n’oublierai pas tous les gens que j’ai vus de mes yeux vus. Les liens sociaux constituaient l’élément primordial.

Pendant que j’écris ce billet, chaque moment refait surface dans mes pensées. Chaque personne défile devant moi. Je pense toujours au moment des prises de photo. Je pense toujours à la soirée quand nous avons sauté dans la piscine. La tenue de bain n’était pas nécessaire ce jour-là. Je n’oublierai pas cette phrase de Dania lors de l’enregistrement de l’émission de l’Atelier des médias : Pendant ce temps-là sur mondoblog.org…

Pendant ce temps-là !

Pendant ce temps-là, nous étions ensemble à Abidjan. Nous avons constitué une communauté francophone. J’ai apprécié l’idiolecte de chaque personne. Ça a nourri ma connaissance linguistique. La langue et Mondoblog nous ont unis.

Un meilleur avenir pour Mondoblog

Chaque blogueuse et blogueur constituent l’essence vitale de Mondoblog. Chaque semaine, nombreux sont les billets qui sont mis en ligne. Les articles abordent dans tous les sens du monde, par exemple : l’environnement, la société, la religion, la politique, la poésie pour ne citer que ceux-là. Nous les blogueurs nous sommes engagés. Parce que, les problèmes du monde nous concernent. Nous sommes les défenseurs, les voix des sans voix… Aujourd’hui, dans 70 pays la plate forme compte quelque 600 contributeurs. A travers les réseaux sociaux, il y a plus d’un million de vues. De jour en jour nous constituons un réseau fiable de l’information et prolifique. Nous sommes les acteurs de l’évolution à travers les médias. Nous sommes au service de ce monde.

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24. avril
2015
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Haïti, un peuple meurtri mais résistant

credit : fr.dreamstime.com
credit : fr.dreamstime.com

 

Face à l’adversité atroce et amère que nous livre la vie, Haïti résiste malgré tout. Un peuple qui depuis sa naissance confronte des difficultés énormes. Néanmoins il continue de résister à la souffrance. Le pays continue à espérer, veut lutter, ne veut point céder mais veut coûte que coûte rester ferme et résistant.

Franketienne, dans son ouvrage « Les Affres d’un défi » nous livre ce témoignage : «  Une miette de maïs sous les ongles, un grain de sel sous la langue, nous n’avons peur de rien, ni d’Ève, ni d’Adam, ni du serpent. Vingt siècles de luttes ne nous effraient nullement. La patience, l’endurance, la résistance, enracinées dans nos tripes, imprègnent toute notre vie de peuple bafoué. Nés dans la crasse et la pouillerie, pétris par la misère, colletés à l’expérience quotidienne de la douleur, que pourrions-nous craindre de plus ? »

Nous n’avons peur de rien. Le sang de nos ancêtres coule dans nos veines. Nos ancêtres nous a appris a combattre pour notre liberté, notre dignité et notre fierté. Une armée de terreur ne nous effraie pas. Au lieu de céder comme des hommes lâches, nous crions a l’unanimité : Liberté ou la mort.

Nous résistons même en dépit des catastrophes naturelles. 12 janvier 2010, suite à ce puissant séisme, nous avons montre l’image d’un peuple résilient. Un peuple qui garde le sourire et espérant un meilleur lendemain.

Un peuple trahi par ces dirigeants. Les promesses des dirigeants ne sont toujours pas tenues. En dépit de tout, le peuple est a l’attente d’un sauveur. Qui cherchera bien, finira pas trouver. Un jour, il trouvera un leader qui étanchera sa soif de justice, de liberté et de bonheur. En ce sens, nos immigrants pourraient marcher tête haute face aux humiliations éprouvées par les pays étrangers.

Nous nous ne suicidons pas. Nous respectons le don que nous offre la vie. L’espoir est notre refuge.

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23. avril
2015
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Itinéraire d’un voyageur en péril

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A l’aube, je laissais ma maison, muni de mes bagages. Je ne pouvais pas regarder ma famille implorée par mon départ. Adieu mes parents! Adieu mes frères et sœurs! Sans destination, j’embarquais dans une petite embarcation à voile. Sans gilet sauvetage! En plus, je ne savais pas nager. Je voguais sur une mer périlleuse dans l’espoir de trouver un meilleur avenir vers l’au-delà. Je n’étais pas seul, nous étions environ une cinquantaine de personnes . Nous partions tous pour la même cause.

Pourquoi suis-je parti?

Je suis l’aîné de ma famille. Plus de 30 ans, j’étais toujours sur la dépendance de mes parents. Malgré mes études, je ne pouvais décrocher un emploi. Je trimais. Mon pays est un enfer. Je voulais concrétiser mes rêves. Si je restais dans ce pays, je mourais de frustration, de tristesse et de mélancolie. J’étais comme un brebis en proie des lions féroces. Je me nourrissais de mes larmes et de mon désespoir. Je voudrais vivre, non exister. Respirer un air nouveau. Un air non pollué par la misère, la pauvreté et la corruption. Je voudrais découvrir le monde. Voir de nouveaux paysages, connaître de nouvelles cultures…

Une embarcation sur une mer agitée

Au milieu de l’océan, entre le ciel et la mer, tout était possible. Il faisait nuit, j’entendais le bruit de l’océan, le vent qui gonflait dans les voiles et le capitaine qui conversait avec ses associés. Certains, tombaient dans un sommeil léger. D’autres, réfléchissaient profondément.

Le premier jour, tout a été bien passé. Nous étions si heureux, espérant que nous étions pas si loin du but. Mais, c’était une joie éphémère. Après quelques heures, le climat changeait. Vents, tempêtes, ouragan et la mer est très agitée. C’est une vraie ébullition! L’embarcation vacillait de gauche à droite. Les vagues nous couvraient. L’eau de mer remplissait la barque. La peur nous emparait. Certains d’entre nous vomissaient, pleuraient, chantaient… En cet instant, le capitaine jetait des bouteilles de rhum et quelques pièces d’argent à la mer, dans l’idée de récompenser le dieu de la mer et lui demander le passage. Il invoquait tous les saints pour nous venir en aide. Rien ne passait! On dirait que les saints étaient sourds.

Le capitaine très expérimenté, nous demandait de décharger le bateau. Du même coup, tous les bagages étaient jetés par dessus bord. Pendant ce temps, nous faisions nos prières. Chacun invoquait leur dieu. Tous les dieux et les saints étaient au rendez-vous. Que pouvions-nous espérer d’eux?

Apparemment, le capitaine était en transe. Ses yeux grands ouverts, disait des paroles bizarres. Il disait: les dieux de la mer voulaient des sacrifices humains. Si non, nous mourrions tous. Quelques uns d’entre-nous devraient payer. Soudain, ses compagnons bondissaient sur les plus faibles. Plusieurs d’entre-nous sont jetés à la mer en sacrifice, sans compter ceux qui sont déjà tombés pendant les grands bouleversements.

Après quelques heures, la mer se calmait. Suite à tant de bouleversement, incroyable que peu de nous restait en vie. En même temps, nous pensions à ceux et à celles qui étaient livrés en sacrifices, en proie des requins, des animaux maritimes… Après plusieurs jours de voyage, nous voyons la terre, les arbres… L’espoir renaît! Nous oublions tous les moments de tristesse. Au-delà de toutes les apparences, nous avons réussi.

Arrêté et retour forcé pour mon pays natal

A peine que je foulais cette terre étrangère, les gardes côtières nous envahissaient. Nous n’avons pas eu le temps de prendre la fuite. Arrêtés et conduits aux camps des réfugiés et des immigrants. Les gardes côtières parlaient une langue dont je ne connaissais pas. Arrivé au camp, je trouvais d’autres amis, au moins une centaine d’immigrants. J’entendais toutes les langues. Je passais trois semaines là-bas, mangeant de la bouffe, sans soins hygiéniques… Dans quelle partie du monde, j’étais? Après tout ce temps, ils nous embarquaient dans un avion, chaque personne dans leur pays d’origine. Retour à la case départ.

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15. avril
2015
Philosophie et litterature
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S’il me reste un jour à vivre

Sil-me-reste-un-jour-à-vivre

La mort fait partie de la vie. Chaque jour, nous frôlons la mort face à une vie incertaine. Nous faisons le meilleur de nous-mêmes pour rester en santé. La science, les nouvelles technologies, les nouvelles découvertes ont été utilisés pour garantir la santé et le bien-être. Malgré tout, nous sommes pas en sécurité face à certaines maladies.

Nous sommes que des passagers sur terre. Notre corps est simplement une tente. Dans certains pays, l’espérance de vie diminue graduellement. Le monde est en effervescence. Partout, on parle de réchauffement climatique. La nature est polluée. La chaîne de vie est brisée. C’est tout le système qui est affecté.

24 heures de temps à vivre

Couché sur mon lit de mort, nombreuses sont les idées qui abondent mes pensées. J’ai plus que 20 ans et je me sens trop jeune pour mourir. A mon avis, la vie ne fait que commencer. J’ai plein de rêves. L’avenir est très prometteur. Cependant, la mort n’en fait aucun cas. Elle ne respecte pas un ordre chronologique. Elle frappe à toute heure, à toute âge. Par exemple : le fœtus en milieu utérin, l’enfant pendant qu’il sourit, le jeune dans sa folie. Et, le vieillard rassasié de ses vieux jours.

J’aimerais être entouré de ma famille, de certains amis et ceux et celles qui me sont les plus chers. Je dirai à mes parents une dernière fois : je vous aime. Je vous suis très reconnaissant pour tout ce que vous avez fait pour moi. Désolé de ne pas pouvoir être là pour apporter vos cercueils et de vous adresser mes mots d’adieux. Je vous remercierais de votre soutien.

Je passerai une dernière intimité avec ma copine. Je lui demanderai pardon pour les promesses et les attentes manquées. Dommage, elle ne portera pas mon enfant, comme elle a tant espéré. Je lui ferai ma plus grande preuve d’amour.

Je passerai un moment de fête avec mes amis et ma famille. Je leur demanderai de ne pas pleurer sur mon cercueil. Garder le sourire, le cœur joyeux et le courage. Je serai à l’écoute de leurs derniers mots. Savoir comment, j’ai marqué leur existence. Pour moi, ce serait mes pré-funérailles Par la suite, j’écrirai mon testament.

 
Ma dernière confession

Je passerai mes dernières heures seul dans ma chambre pour prier. Je me confesserai à Dieu et lui demanderai pardon. D’abord, je lui remercie pour la vie qu’il m’a offert. Par ailleurs, pour ces années passées sur cette terre, au milieu de ma famille, mes amis, pour mes expériences et pour ma contribution à ce monde. Ayant l’assurance de son pardon, je peux partir en paix. J’ai l’assurance de vivre encore une fois. Car la mort nous ouvre une porte vers l’au-delà.

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23. mars
2015
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Le fils d’une mendiante

credit: pic c mi.com
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Dans son quartier, on l’appelait Joseph. Il n’avait pas un acte de naissance. Son nom n’a jamais été enregistré dans les archives nationales. Il ne connaissait pas son âge, parce que sa mère ne lui a jamais dit sa date de naissance. Elle était trop préoccupée à prendre soin de ses 7 enfants. Chaque enfant avait un père différent. Celui qu’il appelait père, n’était pas son père biologique.

Joseph grandissait dans un climat de pauvreté extrême. Ne pouvant manger à sa faim, mal vêtu…  Il ne pouvait fréquenter l’école. Des fois, il accompagnait sa mère qui demandait l’aumône pour subvenir aux besoins de sa famille. Sa mère portait dans son sac : un bol, une assiette, une couverture et un morceau de carton. Elle fréquentait tous les coins des carrefours de la ville. Un endroit stratégique pour attirer l’attention des gens.  Certains jours, ce sont les pleurs, l’expression d’amertume sur leur visage qui attiraient l’attention des passants. Ils acceptaient tous qui  venaient des passants. Au moment de l’embouteillage dans les rues, elle était toujours debout pour côtoyer chaque chauffeur et passait de voiture en voiture. Quand elle ne gagnait pas grande chose pendant la journée, elle rendait visite au restaurant de la ville.

Certaines fois, on la bousculait. Certains passants lui lançaient des injures. Elle se faisait piétiner par les personnes qui ne portaient pas attention à elle. Sous ses lèvres, elle remuait des mots. On dirait qu’elle faisait sa prière.

 

La rue a baptisé Joseph

Joseph a 12 ans. Il murmurait toujours les paroles de sa tendre mère : La rue, c’est ton gagne pain. La rue, c’est ta maison. La rue, c’est ton bureau. La rue c’est ta vie. Je t’ai enseigné la mendicité et le courage de ne jamais être honte pour subvenir à ta faim. Vis mon enfant.  Maintenant, tu peux voler de tes propres ailes mon fils. Il était si fier comme un enfant qui a reçu son diplôme après tant d’années d’études.

Plus tard, il infiltrait dans des gangs. Son nom Joseph deviendrait : street king. Au quotidien, il lavait et essuyait les voitures.  Il pillait et volait les gens. Son patron lui donnait accès de vendre de la drogue à certains clients. Parmi ses amis, il était le plus qualifié dans les actes criminels. C’est comme-ci, il était né pour ça. On est étonné de voir certains dirigeants, hommes d’affaires et politiques auront été les victimes de ce dernier. C’est un enfant qu’on peut manipuler facilement.

Joseph ne différenciait pas  le bien et le mal, dès qu’il s’agit de faire son boulot. Il était partout dans les rues, sur les places publiques, dans les magasins… Ses loisirs étaient de jouer à la carte avec ses amis. Sur les places publiques, il chantait en imitant les grands artistes, et on lui donnait en récompense quelques billets. Il était dépendant  de la drogue. Il fumait comme une cheminée.

En dépit de ses travaux quotidiens, il passait toujours voir sa mère pour partager ses profits de la journée.

La face cachée de la rue

Le corps de Joseph avait plusieurs cicatrices. Chaque cicatrice  lui rappelait un souvenir de ses mauvais actes. Sur son front, un coup de poignard après avoir fait une mauvaise livraison. Certaines, lui rappelaient des coups reçus de ses amis. Il était fait prisonnier plusieurs fois. Son jambe s’est cassée par une moto, après avoir volé un téléphone.

Malgré tout, il ne renonçait pas. Il est là à travers nos rues, nos quartiers, dans nos magasins… Il faisait des disciples. De plus en plus,  ils seront nombreux dans nos sociétés.

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13. mars
2015
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En Haïti, il n’y a pas de sot métier

credit : fr.dreamstime.com
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Dés l’aube, une foule immense se dirige dans les zones métropolitaines de Port-au-Prince. Cette foule se compose : des commerçants, des professionnels, des professeurs, des hommes d’affaires, des chauffeurs, des marchandes ambulantes, des cireurs de chaussures… Le plus important, c’est la classe paysanne, venant du milieu rural pour venir dans la capitale. Ces marchandes, communément appelé : «  madame Sara », au péril de leur vie, sur de gros camions débordent des marchandises de toutes sortes. Franchissant une traversée périlleuse, falaises à gauche à droite, des courbes et des rues restreintes, des routes réputées pour des accidents et pour tant de perte en vie humaine. En effet, dès la matinée la capitale est en effervescence. Les marchés sont animés, les trottoirs sont occupés, dans les rues l’accès au passage devient difficile. Tous, à la recherche du pain quotidien et pour une amélioration de leur condition de vie.

Pour subvenir aux besoins quotidiens, la population haïtienne fait toute sorte de métier. C’est une population à tache multiple. Par exemple : un homme peut être à la fois : maçon, ferrailleur, charpentier. Face aux défis et aux vicissitudes de la vie, les gens cherchent toujours de nouvelles opportunités. Ils sont de rudes travailleurs. Sous un soleil épuisant, ventre affamé, ils n’abandonnent pas. Les marchandes ambulantes portent de gros paniers sur leur tête, dotées d’un vocal perçant et charmant pour attirer les acheteurs. Des enfants, ayant des seaux sur leur tête. Des cireurs de chaussures retrouvent la joie en voyant le reflet de leur visage sur les chaussures de leurs clients. Dans les bus, les marchands vous présentent toutes sortes de produits, en plus ils animent le bus pendant tout le long du parcours. Les bouquinistes étalent leur livre sur le long du trottoir. Les gens sont très créatifs. Dans chaque zone, presque chaque famille possède une petite boutique. Le commerce informel constitue un pilier dans la vie de cette population. Indéniablement, il participe à leur survie. En dépit de tout, le taux du chômage est élevé.

Travailler pour le respect et la dignité

Selon le témoignage d’une marchande ambulante, elle disait : «  je me sens si fière avec mon panier sur ma tête, parcourant toutes les rues de la capitale pendant des heures. Je ne ressens pas le poids des paniers, quand je pense à mes enfants qui sont à l’école et à l’université. En plus, je les nourris comme une vraie mère. Ce que je fais, c’est ma contribution dans le développement dans ce pays. »

C’est un choix de prédilection, pour ne pas tomber dans les délits de la société. Ils veulent préserver leur dignité, leur respect et leur réputation. Ils sont libres et autonomes. Chaque personne essaie de voler de ses propres ailes.

Les intellectuels, les hommes d’état, les présidents… sont les résultats de leur action

Derrière chaque grand homme de ce pays, il y a un paysan, une paysanne, un commerçant, un cireur de chaussure… Grâce à eux nous devenons des citoyens du monde digne de respect et de loyauté. Ils ont combattu pour que ses fils et ses futurs enfants n’ont pas à trimer comme eux. Ce sont nos parents, nos sœurs et nos frères. Ils servent de pont pour une nouvelle génération. Ces gens occupent une place importante dans le développement de ce pays. En signe de respect et de gratitude, je leur rend un grand hommage.

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Auteur·e

L'auteur: Zacharie Saint Victor
Je suis Zacharie, de nationalité haïtienne. Je vise l'excellence et la performance. Je suis etudiant en Psychologie.

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