Le fils d’une mendiante

23 mars 2015

Le fils d’une mendiante

credit: pic c mi.com
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Dans son quartier, on l’appelait Joseph. Il n’avait pas un acte de naissance. Son nom n’a jamais été enregistré dans les archives nationales. Il ne connaissait pas son âge, parce que sa mère ne lui a jamais dit sa date de naissance. Elle était trop préoccupée à prendre soin de ses 7 enfants. Chaque enfant avait un père différent. Celui qu’il appelait père, n’était pas son père biologique.

Joseph grandissait dans un climat de pauvreté extrême. Ne pouvant manger à sa faim, mal vêtu…  Il ne pouvait fréquenter l’école. Des fois, il accompagnait sa mère qui demandait l’aumône pour subvenir aux besoins de sa famille. Sa mère portait dans son sac : un bol, une assiette, une couverture et un morceau de carton. Elle fréquentait tous les coins des carrefours de la ville. Un endroit stratégique pour attirer l’attention des gens.  Certains jours, ce sont les pleurs, l’expression d’amertume sur leur visage qui attiraient l’attention des passants. Ils acceptaient tous qui  venaient des passants. Au moment de l’embouteillage dans les rues, elle était toujours debout pour côtoyer chaque chauffeur et passait de voiture en voiture. Quand elle ne gagnait pas grande chose pendant la journée, elle rendait visite au restaurant de la ville.

Certaines fois, on la bousculait. Certains passants lui lançaient des injures. Elle se faisait piétiner par les personnes qui ne portaient pas attention à elle. Sous ses lèvres, elle remuait des mots. On dirait qu’elle faisait sa prière.

 

La rue a baptisé Joseph

Joseph a 12 ans. Il murmurait toujours les paroles de sa tendre mère : La rue, c’est ton gagne pain. La rue, c’est ta maison. La rue, c’est ton bureau. La rue c’est ta vie. Je t’ai enseigné la mendicité et le courage de ne jamais être honte pour subvenir à ta faim. Vis mon enfant.  Maintenant, tu peux voler de tes propres ailes mon fils. Il était si fier comme un enfant qui a reçu son diplôme après tant d’années d’études.

Plus tard, il infiltrait dans des gangs. Son nom Joseph deviendrait : street king. Au quotidien, il lavait et essuyait les voitures.  Il pillait et volait les gens. Son patron lui donnait accès de vendre de la drogue à certains clients. Parmi ses amis, il était le plus qualifié dans les actes criminels. C’est comme-ci, il était né pour ça. On est étonné de voir certains dirigeants, hommes d’affaires et politiques auront été les victimes de ce dernier. C’est un enfant qu’on peut manipuler facilement.

Joseph ne différenciait pas  le bien et le mal, dès qu’il s’agit de faire son boulot. Il était partout dans les rues, sur les places publiques, dans les magasins… Ses loisirs étaient de jouer à la carte avec ses amis. Sur les places publiques, il chantait en imitant les grands artistes, et on lui donnait en récompense quelques billets. Il était dépendant  de la drogue. Il fumait comme une cheminée.

En dépit de ses travaux quotidiens, il passait toujours voir sa mère pour partager ses profits de la journée.

La face cachée de la rue

Le corps de Joseph avait plusieurs cicatrices. Chaque cicatrice  lui rappelait un souvenir de ses mauvais actes. Sur son front, un coup de poignard après avoir fait une mauvaise livraison. Certaines, lui rappelaient des coups reçus de ses amis. Il était fait prisonnier plusieurs fois. Son jambe s’est cassée par une moto, après avoir volé un téléphone.

Malgré tout, il ne renonçait pas. Il est là à travers nos rues, nos quartiers, dans nos magasins… Il faisait des disciples. De plus en plus,  ils seront nombreux dans nos sociétés.

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